Des chiffres ont étè donné concernant l'année 2012 et une grande variété de sports en France , on peut noter que le cyclisme s'en sort bien, et question d'autres sur lesquels ont peut avoir des soupçons sont en tête de liste.
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Les vrais chiffres du dopage en France
Après l’émoi suscité mercredi par les propos de la directrice du laboratoire de Chatenay-Malabry, l’Agence Française de Lutte contre le Dopage a tenu à minimiser la portée de ces chiffres. Tout en les reconnaissant… Décryptage.
Louis Chenaille (avec N.P.) | rmcsport.fr | 28/03/2013
Ce qu’a dit Françoise Lasne
« Sur les huit sports contrôlés plus de 400 fois en 2012 (sur un total de 9514), ce n’est pas le cyclisme mais le rugby qui arrive en tête.
Classement : 1. Rugby, 2. Football, 3. Athlétisme, 4. Triathlon, 5. Basket-ball, 6. Cyclisme, 7. Handball, 8. Natation. Si on enlève le cannabis, qui est un dopage indirect, le rugby reste en tête. Classement : 1. Rugby, 2. Athlétisme, 3. Triathlon, 4 ; Cyclisme, 5. Natation, 6. Football, 7. Basket-ball, 8. Handball. »
Le contexte de ses déclarations
Auditionnée mercredi au Sénat par la commission d’enquête sur l’efficacité de la lutte contre le dopage, Françoise Lasne a prêté serment. « Quizzée » pendant 1 heure sur différents aspects de la lutte, la biologiste a notamment été interrogée pour savoir si tous les sports étaient contrôlés. Elle a sorti ces chiffres en s’appuyant sur un document qu’elle s’est ensuite engagée à fournir à la commission. A la fin de son audition, elle s’est refusé à parler aux quelques médias présents.
Ces chiffres sont donc sortis dans le cadre d’un travail parlementaire, et Lasne ne s’attendait certainement pas à créer autant de vagues. D’autant que le rapport ne doit être rendu public que fin avril, donc éventé. Rencontré ce jeudi, le président Bruno Genevois a indiqué que le nombre d’échantillons serait en 2012 « légèrement supérieur » à l’an dernier (9514).
Que valent ces chiffres ?
Ils donnent une photographie intéressante mais serrée, sorte de zoom, du nombre de cas anormaux par sport. En guise de pare-feu, la FFR a annoncé que le rugby avait connu 22 cas anormaux en 2012 sur un total de 588 prélèvements. Soit 3,7% de cas ayant mené à l’ouverture d’une procédure. L’AFLD, de son coté, a indiqué que le rugby représentait 10,4% du total des échantillons déclarés anormaux, en 3e position derrière le cyclisme (14,9%) et l’athlétisme (12,6%).
En croisant les données communiquées par la fédération du rugby et le gendarme de la lutte antidopage, il suffit d’une règle de trois pour établir le total de cas anormaux en 2012 (211), et affiner le ranking des sports les plus touchés établi par Lasne.
Classement : 1. Rugby (22 cas sur 588, soit 3,7%), 2. Football (14 cas sur 548, 2,5%), 3. Athlétisme (26 cas sur 1164, 2,2%), puis vient le triathlon et le basket, et en 6e position le cyclisme (31 cas sur 1812, 1,7%). Moins de 4% pour le rugby, c’est peu mais c’est plus qu’ailleurs.
Ce que ne disent pas les chiffres de Lasne
Cas anormal ne signifie pas forcément positif. « Un résultat d’analyse anormal ne signifie pas nécessairement qu’il y a une violation de règles antidopage, écrit le règlement de l’Agence, qui reprend le code mondial antidopage. Un sportif peut disposer d’une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) pour la substance en question. » Anormal ne désigne pas non plus la nature de l’infraction, et donc la gravité du geste.
La FFR détaille ainsi ses 22 « anormaux » : 9 cannabis, 3 AUT non valides, 5 prises de médicaments ponctuels non autorisés, 1 no show, 2 refus de contrôles, et 2 contrôles lourdement sanctionnés (un rugbyman de Fédérale 2 [stéroide anabo] qui a pris 3 ans de suspension et un professionnel en Pro D2 [testostérone] qui a écopé de 18 mois). Ce qui fait dire à la FFR qu’il y a deux cas de « dopage avéré » dans le rugby.
Certes, la forte proportion de cannabis (près de la moitié) se retrouve sur l’ensemble des infractions de ces dernières années. En 2011, le cannabis représentait un quart des cas (24%), suivi des corticoïdes (24%), stimulants (17%) et anabolisants (11%). Il y a donc des produits lourds et d’autres moins, que l’on peut trouver dans certains sports et pas dans d’autres.
Devant les sénateurs, Lasne n’a pas affiné ses chiffres. Elle n’y était pas tenue, mais son interprétation par les médias en a pâti. Avec la polémique que l’on sait. « Les chiffres en tant que tels, nous ne les contestons pas. Simplement, avant de porter un jugement aussi ramassé, y faut y regarder à deux fois », conclut Genevois.
Le rugby sur le podium pour les AUT
Dans son rapport 2011, l’AFLD fait le point sur les demandes d’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT). Ces dernières sont attentivement examinées parce qu’elles peuvent être utilisées à des fins de dopage.
L’an dernier, sur plus de 1100 dossiers, « ce sont les sportifs licenciés des fédérations de cyclisme (14,6 %), de tir à l’arc (9,1%), de rugby (8,9 %), d’athlétisme (8,5 %), de natation (6,8 %) et de football (5,8 %), qui ont adressé le plus de demandes d’AUT à la cellule médicale », écrit l’Agence.
Pour 2012, la FFR a dénoté huit cas d’AUT et de prises de médicaments non autorisés sur un total de 22 cas anormaux. Un mal qui n’est pas propre à ce sport même si le rugby figure en pole parmi l’ensemble des disciplines.