Gios Torino super record 1975 Tout commence lors d’un repas de famille en Aout 2017. Mon père m’apprend qu’il vient de vendre il y a quelques jours son vieux Gios pour 20 euros à Easy cash, pour désencombrer son garage ! « J’ai t’ête fait une connerie... » Une belle connerie même. Je savais que ce vélo était exceptionnel. Déjà gamin, en suivant mon père sur les routes du sud puis du Poitou, je bavais sur les chromes du Gios. Une rapide recherche sur internet me confirme la catastrophe… c’est un vélo devenu culte ! Une légende des vélos italiens des années 70. Le lendemain je file à l’Easy cash de Chasseneuil du poitou. La boule au ventre évidemment. Je scrute les pauvres clous enchaînés à l’extérieur du magasin, en espérant le trouver. Et il est là encore ! Et pas sur Ebay… Heureusement que chez Easy cash ce sont des professionnels du vélo ! Je rachète donc le vélo de mon père pour 40 euros, tout sourire devant un vendeur septique. Je ne vous dis pas la joie de le mettre dans mon coffre. Je viens de sauver l'héritage familial... Les vélos Gios La firme Gios est une entreprise familiale fondée en 1948 en Italie à Turin par Tolmino Gios , un coureur professionnel. D’où le nom de la marque Gios Torino. Dans les années 70, la marque commence à équiper les professionnels notamment l’équipe Brooklyn. La marque connaît une reconnaissance mondiale quand le coureur Roger de Vlaeminck,
Monsieur Paris-Roubaix , gagne quatre fois le Paris Roubaix en six ans ( 1972, 1974, 1975, 1977 ) sur un vélo Gios Super Record, un modèle similaire au mien.
Le grand Roger de Vlaeminck
Mon Gios Mon Gios date de 1975 et appartient à la première génération de ce modèle. Mon père l’a acheté à un coureur de son club ASPTT, en fin de saison, à Marseille. Ce vélo est arrivé en France en pièces détachées. Les coureurs marseillais de l’ASPTT avaient pour habitude de faire venir d’Italie leurs vélos en petits morceaux dissimulés dans des sacs postaux. Donc pas de douane. Cà c'est le sud !
On reconnait la première génération des Gios années 70 à leur couleur bleue caractéristique et à leur fourche chromée gravée GT. Il était à l’origine tout équipé en Campagnolo super record : roues, dérailleurs, direction, pédalier… Tube et fourche en Colombus.
La fourche gravée GT et la direction Campagnolo et la photo en double...p.....n je sais pas comment l'enlever !
Mon père a beaucoup roulé avec ce vélo. Et puis y’a les modes qui changent…
Passage obligé aux pneus dans les années 90 : les roues Campa à boyaux ont fini sans doute à la déchetterie…oups ! Plus rien dans le grenier familial. Passage aux vitesses indexées : le dérailleur ar Campa et les superbes manettes chromées sont restés chez le vélociste… Ensuite place aux gaines de frein invisibles : exit les poignées de frein et cocottes Campa… !
Il reste quand même quelques pièces d'origine en assez bon état finalement : une visserie parfois en titane, le pédalier et dérailleur avant Campa, la direction Campa, le superbe cintre Cinelli gravé Giro d’italia et la potence 3T, les freins Weinmann Carrera.
Et les ajouts des années 90 : dérailleur ar , manettes et freins shimano 105, roues Mavic open 4 cd, roue libre Sachs 7 vitesses, un must des années 90.
Le cintre Cinelli gravé " Giro d'Italia"
L' ensemble pignons roue libre Sachs, l'horlogerie des années 90. Ce n'est pas une cassette...
Un peu de nettoyage Petit à petit j’ai redonné une seconde vie à ce vélo que des années sans entretien avaient malmené. Dégraissage, nettoyage de tous les chromes, de certaines pièces, du cadre. J’ai laissé le cadre dans son jus avec ses marques d’usure et ses quelques points de rouille en me contentant juste de le dégraisser, puis de lui appliquer une couche de lustrant. Les stickers d’origine avec les années avaient fini par disparaître. J’ai pu retrouver sur Ebay des stickers similaires, mais pas d’origine.
C’est une rapide rénovation. Pour le remettre dans son jus des années 70, là il faut traquer les pièces détachées sur eBay qui se vendent à prix d'or. Il y a des collectionneurs qui rêvent de posséder un Gios.
Voilà ce que l'on peut lire sur le site " Steel vintage bikes" :
The Gios name is one of the great pillars in Italian cycling history and culture, and the Gios Torino Super Record is a true monument of its time. This bike has one of the greatest records of all. This record is mainly thanks to Roger De Vlaeminck, a former Belgian racer for the Brooklyn Team who was nicknamed Monsieur Paris-Roubaix. He rode the bike to many 'Monument' race victories. Je ne regrette pas d'avoir foncé chez Easy cash...et de l'avoir racheté 40 euros ! et de faire revivre le vélo du paternel dans ce post...
Et maintenant la vieille bécane roule de temps en temps...
Manu