Sram a bousculé le monde de la transmission VTT avec le XX1 et Shimano vient de contre-attaquer avec le nouveau XTR. Alors, faut-il opter pour le 1x ? Est-ce pour tout le monde ? Quel montage choisir ? On fait le point.
Les avantages:Le mono-plateau n’est pas qu’une lubie de cyclistes intégristes adeptes du minimalisme, il apporte de réels avantages. Le plus évident, c’est le gain de poids. Plus de dérailleur avant ni de shifter gauche, une gaine et un câble en moins, sans oublier le ou les plateaux qu’on retire : ça représente généralement plusieurs centaines de grammes en moins sur le vélo ! Le poste de pilotage s’en retrouve aussi plus épuré et l’absence de shifter gauche libère de la place pour une éventuelle commande de tige de selle téléscopique.
Mais c’est au niveau de la gestion des rapports que le mono-plateau prend tout son sens. Il ne faut en effet plus se soucier que d’une seule commande de dérailleur pour changer de vitesse, et la plage disponible est bien plus linéaire puisqu’on évite le gros saut de rapport - et le réajustement inévitable au niveau des pignons - qu’induirait un changement de plateaux.
Enfin, les transmissions mono-plateau souffrent généralement moins dans des conditions difficiles, essentiellement grâce à l’espace plus important entre le cadre et le plateau – et à l’absence de dérailleur avant voire même de guide-chaîne –, ce qui évite l’accumulation de boue à cet endroit.
Le poste de pilotage se retrouve très épuré sans manette de dérailleur avant
Les inconvénients:Malgré des cassettes optimisées au range plus étendu que des cassettes traditionnelles (voir partie "Sram, Shimano ou montage perso ?"), le mono-plateau oblige à faire une concession à une extrême ou l’autre de le plage d’utilisation. Elle se fera en fonction de sa manière de rouler, de ses capacités physiques et de son type de pratique.
En clair, on choisira un plus petit plateau (28, 30 voire 32 dents) si on souhaite mouliner en côte, mais on sera sans doute un peu limité sur le plat ou en descente. Et si par contre on préfère « tirer gros » quand ça ne monte pas, on optera pour un plateau avec quelques dents en plus (34, voire 36 ou 38), mais il faudra alors pousser un peu plus fort en côte.
Le mono peut donc convenir pour une grande majorité d’utilisations et de pratiquants, mais il trouvera ses limites lors de sorties aux profils très variés et extrêmes de type grand raid alpin, où les longues portions plates voire descendantes succèdent généralement à des côtes parfois très raides. Dans ce cas, le double-plateaux reste souvent incontournable.
Sram, Shimano ou montage perso ?Avec le XX1 puis le X01 et maintenant le X1, Sram propose des transmissions mono-plateau 11 vitesses complètes, cohérentes et polyvalentes. Les cassettes proposent systématiquement un range (confortable) de 10-42, l’adaptation à sa pratique se fait donc obligatoirement au niveau du plateau. Celui-ci va de 28 à 38 dents pour le XX1 et de 30 à 38 dents pour le X01 et X1, et dispose d’un profil narrow/wide, une alternance de dents larges et étroites qui s’adaptent au profil de la chaîne, la font littéralement coller au plateau et permettent de se passer d’un guide-chaîne. Ce dispositif anti-déraillement est complété par un dérailleur « Type 2 » avec axe à friction pour éviter les grands mouvements de la chape et donc de la chaîne. Seul inconvénient de la transmission 11 vitesses de Sram : elle nécessite un corps de roue libre spécial pouvant accueillir la cassette X-Dome et surtout son pignon de 10 dents, trop petit pour les corps de roue libre traditionnels. Heureusement, la plupart des fabricants de roues et de moyeux proposent à présent des corps de roue libre compatibles XD.
Shimano a adopté une philosophie sensiblement différente pour son nouveau XTR. Disponible en triple, double et mono, la dernière transmission du géant japonais est proposée avec une toute nouvelle cassette 11 vitesses, comme chez Sram. Mais si elle offre un étagement plus progressif que celle du grand rival américain, son range est par contre plus étriqué : 11-40 "seulement". Idem du côté des plateaux, qui vont de 30 à 36 dents, contre 28 à 38 pour l'équivalent Sram. Shimano semble donc réserver son mono-plateau aux compétiteurs, ou en tout cas aux pilotes au physique très solide. N’est pas Julien Absalon qui veut… Si l’on recherche de la polyvalence, il faudra obligatoirement se tourner vers les déclinaisons double et triple plateaux. Autre différence par rapport à Sram, à l’avantage de Shimano cette fois : la cassette 11 vitesses de Shimano ne nécessite pas de corps de roue libre spécifique et peux se monter sur un body 10 vitesses.
Pour ceux qui ne veulent pas investir dans un groupe complet mono-plateau Shimano ou Sram, des solutions existent pour convertir une transmission existante. Trois éléments doivent être adaptés : le plateau, le dérailleur et bien évidemment la cassette. Au niveau du plateau, il faudra opter pour un profil narrow/wide (alternance de dents larges et étroites) pour un maintien optimal de la chaîne. Ce type de plateau, proposé par de nombreuses marques, permet généralement de se passer de guide-chaîne, sans toutefois atteindre un risque zéro de déraillement. Un dérailleur Type 2 (Sram) ou Shadow+ (Shimano) s’avère également indispensable, là aussi pour éviter les déraillements en évitant de trop grands mouvements de chape et donc de la chaîne. Attention, il est souvent nécessaire d'ajuster la vis B (celle qui règle l'écart entre le galet supérieur et la cassette), voire dans certains cas de la remplacer par une vis plus longue pour que le dérailleur puisse accepter un pignon supérieur à 36 dents.
Enfin, il faut adapter le cœur d’une transmission mono : la cassette. Les classiques 11-36 offrent un range étendu mais peu adapté au mono-plateau, à part pour les (très) gros mollets. La solution consiste alors à changer certains éléments d’une cassette existante. Leonardi Factory propose par exemple de remplacer le bloc des trois ou quatre grands pignons d’une cassette Sram ou Shimano par un ensemble de pignons plus grands allant jusqu’à 40 voire 42 dents. On retrouve alors les très petits rapports proposés par les cassettes des groupes mono-plateau de Sram ou Shimano. Des fabricants comme Hope ou OneUp ont quant à eux développé un grand pignon de 40 ou 42 dents, à ajouter « derrière » une cassette 11-36. Il suffit ensuite de retirer un petit pignon (le 15 ou le 17 dents par exemple) pour retrouver 10 pignons et la largeur d’origine de la cassette.
En conclusionComme on l’a vu, le mono-plateau n’est pas pour tout le monde, mais il peut convenir à plus de gens qu’on ne le pense. Il faut avant tout bien cibler sa pratique et sa manière de pédaler, et être conscient des éventuelles concessions qu’il faudra faire pour bénéficier des atouts du mono-plateau. Simplicité, fiabilité, gain de poids... Quand on y goûte, et pour autant qu'on ait un montage adapté, il est souvent difficile de revenir en arrière ! Reste la question du budget : une transmission mono complète Sram ou Shimano reste chère - malgré l'apparition de groupes moins haut-de-gamme -, et les compléments de cassette et plateaux narrow/wide sont généralement vendus à des tarifs élevés...
Source : --VéloFlash--
--Passer simplement en 1x10--